mercredi 10 février 2010

Elections régionales de 2010 : mode d’emploi






Les élections régionales se dérouleront les 14 et 21 mars 2010.
C’est un scrutin de liste à deux tours
Le dimanche 14 mars, si une liste emporte d'emblée la majorité absolue (plus de 50 % des voix), il n’y aurait qu’un tour mais c’est théorique surtout dans notre région d’Ile-de-France où il va y avoir 11 listes en présence.
Le second tour a lieu le dimanche 21 mars. Seules peuvent y participer les listes ayant obtenu au moins 10 % des suffrages exprimés au premier tour. Elles peuvent fusionner avec des listes ayant obtenu au moins 5 % des voix au premier tour.
La liste arrivée en tête obtient une prime majoritaire : 25 % des sièges, arrondis à l'entier supérieur. Les sièges restants sont répartis à la proportionnelle entre la liste majoritaire et toutes les autres ayant obtenu au moins 5 % des suffrages exprimés. Pour chaque liste, la répartition des sièges entre les sections départementales est effectuée au prorata des voix obtenues par cette liste dans ce département. Concrètement, plus il y aura d’électeurs qui vont voter pour une liste majoritaire au niveau de la région, plus le département sera représenté fortement. La région Ile de France va élire 209 conseillers régionaux. Pour plus de détails, voir le code électoral).
Qui peut voter ?

Attention, le vote se fait sans panachage. Tout bulletin modifié en quoi que ce soit par un électeur étant déclaré nul. Si vous êtes absent lors des scrutins, vous pouvez donner une procuration en suivant la procédure prévue par la loi.

En 2010, il n’y aura pas d’élections cantonales  comme cela aurait du se faire, ce sera en 2011 que des conseillers généraux seront pour partie renouvelles.

mercredi 3 février 2010

L’habitat hors HLM ça peut exister aussi




La construction des immeubles d’habitation était, depuis les constructions haussmanniennes, réalisée par les investisseurs institutionnels.
·         Les compagnies d'assurance
·         Les banques
·         La Caisse des dépôts et consignations
En ce qui concerne les compagnies d’assurance, secteur économique que je connais fort bien, la règlementation mise en place en 1936 avait un effet incitatif à des investissements immobiliers. Les compagnies d’assurance vie par capitalisations étaient particulièrement visées car leurs engagements à long terme son très importants. La nationalisation de compagnies d’assurances en 1946 a permis aux gouvernements de disposer avant la lettre de ce que l’on appelle aujourd’hui  de « fonds souverains »
On peut voir encore de nos jours, des plaques que les compagnies d’assurance apposaient sur leurs immeubles pour (publicité oblige) montrer leur solidité financière.
Au 1  janvier 2004, selon des données de la FFSA, les assureurs détenaient 12 millions de m2 en propriété directe, dont :
• 5,6 millions de m2 de bureaux ;
• 1,3 million de m2 de commerces ;
• 4,2 millions de m2 de locaux d’habitation et à usage professionnel (soit 52 000 logements)
Depuis 2005,  les ventes « à la découpe » se sont multipliées à Paris et dans  d’autres grandes villes. Cela s'explique par la vente de centaines d'immeubles par les investisseurs institutionnels (compagnies d'assurances, Banque de France…). Les investisseurs privilégient aujourd'hui la location de bureaux à la location aux particuliers. La rentabilité varie en effet du simple au double (4 % en moyenne contre 8 % par an). Ce marché vise en général les immeubles haussmanniens des beaux quartiers parisiens ou les ensembles immobiliers des années 1970 à 1980 de la proche banlieue.
L’intérêt des assureurs, investisseurs, c’est de pouvoir vendre rapidement les biens immobiliers en cas de besoin. C’est moins facile que si on dispose d’actions ou d’obligations. La course au profit des compagnies d’assurances rejoint la préoccupation des fonds de pension qui recherchent des rentabilités à « deux chiffres ».
Les placements en biens immobiliers des compagnies d’assurance représentaient  jusqu’à 20,7 % de la totalité des placements en 1981.En 2004 ce pourcentage a été réduit à 3,6%.Il est de 4,8% en 2008 (voir document FFSA). Ce qu’il faut savoir c’est que 1% de plus c’est 14 milliards d’euros de valeur immobilière en plus !
Il serait nécessaire, pour développer à nouveau la construction d’immeubles d’habitation, de modifier la règlementation dans la représentation des provisions techniques des assureurs en exigeant  que les investissements immobiliers représentent au moins 6% pour les entreprises d’assurance de répartition et 12% pour les entreprises d’assurance de capitalisation (assurance vie).
C’est à ce prix que l’on pourra voir se développer de l’habitat hors HLM et pouvoir, en augmentant l’offre, peser sur les loyers et répondre aux besoins de logements. L’augmentation de l’offre de locations  devrait permettre aux locataires d’HLM qui vont payer  un surloyer* d’accéder aux logements du secteur privé et laisser les logements HLM à ceux qui en ont le plus besoin.
(*) En plus du loyer et des charges, les locataires doivent payer un supplément de loyer de solidarité (SLS) si au cours du bail les ressources de l'ensemble des personnes vivant au foyer excèdent d'au moins 20 % les plafonds de ressources exigés pour l'attribution d'un logement HLM .

mardi 2 février 2010

Les écoliers en danger ?

Si vous êtes malade, accepteriez vous de vous faire soigner par un étudiant en première année de médecine ?  Sûrement non.
C’est pourtant la politique qui est mise en place par l’éducation nationale. Il est en effet prévu de confier, non pas la santé physique des élèves, mais leur formation, à des personnes qui se préparent au concours de professeur des écoles (instits donc).
Dès l’année scolaire 2009-2010, un étudiant peut être en responsabilité devant des élèves sans avoir  eu avant de la pratique accompagnée (2)!
Quand l’enseignant titulaire suivra un stage de formation, durant une semaine ce sera un étudiant candidat au concours d’enseignant qui aura la charge d’une classe en responsabilité(1). L’objectif pour l’éducation nationale c’est de tester si le candidat sera apte à enseigner. Pour le candidat au concours, c’est aussi un test qui lui permet de savoir s’il pense être capable d’enseigner. Et les élèves dans tout ça ? : Ils deviennent  des cobayes.
A la rentrée 2010, ce sera pire. Le gouvernement avec Luc Chatel et Valérie Pécresse, prévoit d’imposer aux lauréats des concours, débutants, un service à plein temps devant les élèves. Le tiers de temps de formation que les syndicats avaient réussi à obtenir se limiterait à quelques semaines de stages, au cours du deuxième semestre : Les enseignants titulaires seraient alors remplacés par des étudiants en responsabilité (1) !
C'est le même mode de formation qui est prévu pour les professeurs de collège et de lycée.
Alors que la durée de la scolarité effective diminue, que l’on se plaint de la détérioration de la qualité de l’enseignement c’est encore un coup bas porté à l’enseignement public.
Voici un lien vers une pétition nationale de soutien à l'école publique.

(1)  Etre en responsabilité c'est, pour un enseignant, être  tout seul responsable de la classe et de l’enseignement du programme aux élèves.
(2)  Organisé sur une période en continu ou de manière "filée", dans des écoles ou un établissement présentant une réalité scolaire différente de celle rencontrée durant le stage en responsabilité, ce stage a pour objectif d'offrir au stagiaire, après une période d'observation, un terrain d'exercice où la conduite de la classe et sa préparation sont guidées par les conseils du maître-formateur, d'un conseiller tuteur, titulaire de la classe, puis évalués, dans le cadre d'une évaluation formative.